Le croyant le plus consacré, le plus discipliné, le plus décidé à suivre le Maître, à marcher dans la lumière, à pardonner, à se séparer de ce monde, à servir, peut s’éloigner du Seigneur et attrister son Esprit.
Est-il pour autant éloigné à jamais de l’amour divin ?
Non, rien ne peut nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ.
Ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur.
Bien que Dieu ait le péché en horreur et que le péché “sépare Dieu de l’homme”, Dieu a pourvu pour que ce péché soit vaincu par son pardon et effacé par sa grâce.
Il a conçu ce plan de rachat pour qu’à chaque faute, chaque erreur, chaque transgression, chaque manquement, chaque désobéissance, chaque faux-pas, il soit possible de revenir au Père.
Ainsi, quand le péché abonde, la grâce surabonde.
Quand la mort fracasse notre espérance, la vie surabonde.
Est-ce à dire qu’il faille se laisser aller, ne pas résister, se résigner, s’estimant pécheur par nature, donc incapable de vaincre ?
Le projet de Dieu est que nous réalisions qu’en nous, rien ne peut résister et que nous ne sommes pas aptes à vaincre le mal avec notre propre force.
En dépit des expériences de notre faiblesse, il nous arrive de croire que nous pouvons triompher sans l’aide du Seigneur. Cette illusion conduit au désastre. Il nous arrive également de faire taire le cri de notre conscience qui alerte d’un danger, d’un piège, d’une chute probable.
La source du mal est en nous, dans notre pensée vagabonde, dans nos émotions fugaces, dans nos caprices et nos désirs illusoires, dans notre vanité.
Si Dieu permet que nous nous égarions, c’est pour nous apprendre que nous nous égarerons à chaque fois que nous nous estimerons capables de Lui plaire, capables de tenir debout, capables de vivre sa vie, sans Lui.
Celui qui a accepté d’apprendre cette leçon est à l’abri du Très-Haut.
Il ne s’enfle pas d’orgueil. Il n’assène pas aux autres ses certitudes. Il ne donne pas de leçons de victoire. Il sait qu’il ne sait rien, qu’il ne peut rien, qu’il ne fera rien de valable sans que Dieu lui vienne en aide. Il n’a aucune illusion sur lui-même.
Il ne juge pas l’autre du haut de sa hauteur mortelle.
Quand viendra le constat de la faiblesse et de la blessure, il saura où aller, où puiser le réconfort, où trouver la bonté qui mène à la repentance.
C’est ainsi que, pas après pas, sur le chemin étroit, il apprendra, par l’humiliation de son insuffisance, le secret de l’obéissance.
Mickaël Berreby