Le spectacle qu’offre une certaine frange du monde évangélique est de nature à nous alarmer. L’obsession de la puissance, de l’argent et de la gloire, nourrie par une médiatisation outrancière, n’est pas en rapport avec la vérité de l’Evangile.
Jamais Jésus n’enseigne à ses disciples de faire pleuvoir sur les foules des demandes incessantes d’argent.
Jamais il ne les inspire à prétendre qu’en donnant, on bénéficie du don qui, en retour, serait multiplié.
Le Seigneur exprimait une profonde compassion pour les pauvres :
« Heureux vous qui êtes pauvres, car le royaume de Dieu est à vous ».
A ceux qui avaient faim, Jésus affirma qu’ils seraient rassasiés.
A ceux qui pleuraient, il promit la joie.
Ce n’était pas l’Evangile de la facilité, de la cupidité, de la prétendue bénédiction qui se mesure par la possession matérielle seulement.
Non pas que le Seigneur nous veuille pauvres et nécessiteux. Mais il met l’accent sur les richesses spirituelles et incite à vaincre l’égoïsme qui habite chacun en apprenant à donner à celui qui est dans le besoin.
Soutenir une oeuvre missionnaire n’est pas un commerce qui consisterait à donner en vue d’être soi-même prospère. Cet enseignement enrichit quelques manipulateurs qui se servent de la Bible pour bâtir de petits empires.
Si Dieu veut faire prospérer, il n’établit pas avec ses enfants une relation de profit. L’enseignement de la semence que l’on donne en vue d’en recevoir les bénéfices est opposé à l’esprit de la Parole.
La bénédiction est liée à l’intimité avec Dieu dans la sainteté, la crainte de son nom, la séparation du monde, la vraie générosité, l’esprit de sacrifice et d’abnégation, le souci de l’autre, le don de soi.
Le Seigneur pourvoit en multipliant les quelques pains et les quelques poissons, en provoquant la pêche miraculeuse, en enseignant de nous aider mutuellement dans l’amour et non pas avec des motifs calculateurs.
« Lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres, des estropiés, des
boiteux et des aveugles. Et tu seras heureux de ce qu’ils ne peuvent
pas te rendre la pareille, car elle te sera rendue à la résurrection
des justes » (Luc 14:13).
L’Evangile de la prospérité profite à ceux qui s’estiment en droit de dépouiller les autres. Il est sage de donner en étant “poussé par l’Esprit” et non avec des motifs douteux.
La dîme et les offrandes ne sont pas des conditions à la bénédiction, mais des règles qui attestent de l’amour témoigné à l’oeuvre du Seigneur.
Un ministère ne peut pas être motivé par le profit. Si celui qui jouit d’une bénédiction spirituelle doit assister les serviteurs dans les choses temporelles (Romains 15:26), ceci est aussi naturel que la respiration.
Le corps prend soin du corps, car ses membres sont membres les uns des autres.
Jésus n’a pas regardé comme une proie à arracher d’être égal à Dieu. Il s’est dépouillé en prenant la forme d’un serviteur, paraissant comme un simple homme. Ce n’est donc pas ce que l’on donne, mais dans quelle attitude on donne, qui détermine réellement de notre amour pour le Seigneur.
Mickaël Berreby