Une certaine lecture de la Bible aux prétentions de rigueur et d’exactitude, soucieuse de la sémantique, du contexte, de la fidélité aux commentaires importants, une lecture uniquement “livresque” et théorique, se voulant objective et dépourvue de spiritualité, reste dissociée du cœur, restrictive et desséchante.
Elle peut être rendue inerte par la prétention de l’homme de maîtriser le texte en lui conférant son sens intelligible qui serait le meilleur. Elle peut “figer” le texte et ne pas lui permettre de parler à celui qui veut s’en nourrir pour se rapprocher de Dieu. Cette lecture morte annule la dimension prophétique et incarcère dans la pensée de l’homme l’infini de la pensée de Dieu, comme si cela était possible.
Or cette lecture se pratique au nom des religions qui en vivent et en font leur fonds de commerce.
L’autre lecture, celle qui vivifie, est comme portée par le souffle de l’amour, la vitalité intrinsèque de l’Esprit, la puissance régénératrice de l’écoute de l’Esprit qui dit le texte quand on le lit. Ainsi la lecture n’est-elle pas “lecture” au sens d’une approche de la raison, mais lecture au sens d’un déversement de la révélation alors que s’incline la raison.
C’est alors que l’Esprit vivifie, que les paroles deviennent esprit et vie, que le ministère de l’Esprit surpasse toutes les hypothèses et annule toutes les conclusions dans un éternel et prodigieux “recommencement”. Car quand Dieu parle, il recommence et renouvelle, il régénère et rétablit, il restaure et répare.
C’est la révélation, le dévoilement, le déchirement du ciel, le moment propice où l’intelligence ébranlée s’incline pour céder toute la place à l’omnipotence de l’Esprit.
On sort du contexte de la pure rédaction historique, de la compréhension première et objective pour abolir tous les contextes et rendre enfin possible l’élévation du coeur.
Aujourd’hui, Dieu parle par le Fils devenu un Esprit vivifiant.
La loi, appelée « l’ombre des choses à venir », n’a pu être que l’ombre passagère et fugace, pédagogue qui prépara ce qui était annoncé comme devant se produire.
Avec l’incarnation, la passion, la résurrection, l’ascension, l’intercession de Christ qui bâtit son Eglise, s’est produit ce qui avait été annoncé.
Jésus est venu. Il a vécu. Il a souffert. Il est mort pour ôter le péché du monde. Il est monté vers le Père. Il nous prépare une place.
Il reviendra, nous prendra avec lui pour que là où il est, nous y soyons également.
Nous le savons, car Jésus, par Son Esprit, est là où nous sommes, alors que pour un peu de temps, dans cette tente terrestre, nous attendons la révélation des fils de Dieu quand apparaîtra dans sa splendeur la révélation du Fils venu du sein du Père.
Mickaël Berreby