C’est ce que l’apôtre Jean écrit aux jeunes gens dont il déclare qu’ils sont forts parce que la Parole demeure en eux. Puis il exhorte ceux qui ont vaincu à persévérer en n’aimant pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Car aimer le monde suppose que l’amour du Père n’est pas en nous.
Rien n’est plus incompatible, plus inconciliable, plus opposé que ces deux attitudes qui consistent à avoir en soi l’amour du Père et à aimer le monde en même temps.
Plus l’amour du Père est en nous, plus nous haïssons ce que fait le prince de ce monde, plus nous détestons l’impureté, la violence, la séduction, la fausseté, le mensonge, l’hypocrisie. Mais l’adversaire veut que ses normes soient les normes de ceux qui aiment le monde. Il fait en sorte que soit devenu normal ce qui est en abomination au Seigneur.
Il inspire les hommes politiques à faire voter des lois qui autorisent
la perversion et qui condamnent comme du racisme le refus de la perversion.
Il est rigoureusement impossible à un disciple de Christ d’approuver le racisme, l’avortement, la destruction de la famille, les couples contre nature, l’étalage écoeurant de la bestialité sur les écrans, la diffusion de la pornographie, la fabrication et la vente d’armes, l’exploitation de l’être humain à des fins cupides, la prostitution, la drogue, le crime, la terreur.
Ce monde en proie à la frénésie et au délire s’habitue aux pires atrocités, aux moeurs les plus détestables. Un disciple de Christ s’y refuse. Il est contre le courant car il n’est pas de ce monde. Il ne pactise pas. Il ne banalise pas. Il ne relativise pas. Il ne s’enferme pas dans son église pour ne pas voir, ne pas entendre, ne pas avoir à réagir. Il dit un non sans réserve aux lois qui dégradent l’homme. Il est beaucoup plus qu’un humaniste. Il est conscient que l’homme est la victime d’une propagande spirituelle orchestrée par le prince de ce monde sous des airs parfaitement légitimes.
Il faudrait que chaque gouvernement qui se dit “chrétien” ou même seulement attaché aux valeurs de la démocratie institue un ministère de l’éthique pour mettre fin à la libre circulation de l’impureté, au lieu de conditionner l’homme dès son plus jeune âge à trouver “normal” ce qui est autodestructeur, source de tant de désordres et de tant de drames.
Mais le courage de dire non et de revendiquer des valeurs véhiculées par la Bible se fait de plus en plus rare.
Au nom de la séparation de l’Eglise et de l’état, l’état prône la laïcité et l’église vit la mondanité.
S’il est vrai que l’idéal divin de la théocratie ne sera réalisé qu’avec le retour de Jésus-Christ, les croyants ne sont pas des invalides de la conscience. Ils peuvent par leur vote, leur témoignage et leurs actions concrètes, s’opposer à tout ce qui détruit la société.
La politique de n’importe quel régime est appelée à fléchir les genoux en confessant que Jésus-Christ est Seigneur. Mais derrière l’apparente respectabilité de bien des états démocratiques, ce qui prévaut n’est autre que l’appât du gain, la cupidité, l’exploitation de l’homme par l’homme, la cécité spirituelle, la violence, l’application aveugle de lois injustes, la brutalité.
Car ce que nous appelons la justice donne si souvent l’avantage aux nantis et dépouille les indigents. Nous ne pouvons pas souscrire à la cruauté de l’homme. Il faut que la société retrouve un sens moral, que se lèvent des prophètes qui dénoncent avec fermeté les dérives et les incohérences en brandissant l’Evangile dans l’amour.
Car si la planète est menacée par l’irrespect des règles élémentaires de l’écologie, l’humanité se condamne par l’irrespect des règles élémentaires de la décence.
Alors que les années passent, la vulgarité et la bestialité s’installent dans les écoles, dans les lycées, dans les universités, dans les lieux de travail.
Le drame du divorce devient pratique courante. L’avortement est un acte médical devenu presque banal. Et sur les petits et les grands écrans, la perversion n’indigne plus personne. Aux postes de responsabilité, cet âge en décadence élit des exemples d’inqualifiable corruption morale. On “normalise” l’horreur en légiférant sur ce que la Bible appelle des choses infâmes.
Celui qui croit en Jésus-Christ ne marche pas dans les ténèbres, ne cautionne pas les ténèbres, mais condamne les ténèbres. Il est dans ce monde, mais il n’est pas de ce monde et ne laisse en aucune manière devenir “banal”, acceptable, tolérable, communément admis, parce que “entré dans les moeurs”, ce qui est vil et profane. Il n’aime pas le monde.
Et si le monde nous hait, sachons qu’il a haï le Seigneur avant nous, car si nous étions du monde, le monde aimerait ce qui est à lui.
« Mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que Christ vous a choisis du milieu du monde, à cause de cela, le monde vous hait ».
Mickaël Berreby