Un simple individu, un seul individu, un homme, une femme, un enfant, chacun intéresse le Maître.
Aucun n’a moins d’importance.
Personne n’est oublié.
Tous sont identiques aux yeux de Dieu.
C’est que nous sommes créés à son image et selon sa ressemblance.
Il nous a créés d’après ce modèle parfait, mais cette perfection s’est effacée avec le péché. Il ne reste de cette perfection première qu’une nostalgie, puisque la mort condamne à la poussière celui qui est poussière.
Il a fallu payer au péché son salaire.
Voilà pourquoi nous mourrons.
Jésus a payé au péché son salaire.
Voilà pourquoi ressusciteront ceux qui croient en son nom.
Il a fallu payer au péché son salaire.
Voilà pourquoi le péché se répand, contamine et détruit, saccage, vole, pille, désagrège des vies, souille et brise les consciences, blesse les âmes et corrompt les coeurs.
Mais l’histoire de l’amour plus fort que la mort commence à Golgotha.
C’est sur la croix que Dieu abandonne pour vous son Fils bien-aimé.
Sur la croix, la prière de Celui qui se donne s’élance vers le ciel une dernière fois : « Père, pardonne-leur. Ils ne savent pas ce qu’ils font. »
Voici résumé le voyage terrestre des millions d’êtres humains que nous sommes, ignorants, aveuglés, inconscients, désarmés, incapables d’aimer, facilement séduits, crédules quand le malin tente de nous leurrer, sceptiques quand l’amour voudrait tant nous guérir.
Quelle sorte de miracle faut-il pour arracher nos pieds à cette glaise, à la froide habitude de faire et de penser sans laisser le Seigneur éclairer notre nuit ?
Quand nous contemplons l’étendue infinie dans les cieux, quelle est la place infime de l’homme qui passe, comme l’herbe fanée ?
Sa place est aussi grande, aussi immensément infinie que lui-même, car un peu du “divin” habite dans l’esprit de l’homme qui tâtonne, qui erre, qui s’égare, qui cherche le chemin, qui questionne ses jours, ses nuits et ses années, le sens de sa vie, sans comprendre pourquoi il naît, il vit, il meurt.
Une âme a tant de prix aux yeux du Tout-Puissant.
Une âme, c’est ce qui fut « perdu » au moment de la chute ; ce qui poussa le Seigneur à interdire l’accès à l’arbre de la vie.
Alors le pardon surmonta la souffrance, les révoltes et les meurtres, les infidélités, le vêtement souillé d’une justice d’homme.
Le pardon se hissa au sommet de l’amour sur une croix maudite où Jésus fut cloué.
Le pardon le sortit de la tombe où la mort l’avait emprisonné, s’imaginant à tort que c’en était fini.
Mais il était impensable que la mort le retienne. Lui, la résurrection, lui par qui tout existe, lui pour qui tout subsiste, n’allait pas rester prisonnier de la chair.
Le Jésus qui a connu l’accablante vie de l’homme, le Jésus qui a pleuré, qui eut faim et souffrit, intercède dans le ciel en faveurs des siens. Et sa miséricorde triomphe de la honte. Il prie pour chacun avec le même amour.
Pour celui qui n’a plus la force d’espérer, Jésus redit sans cesse : « Père, pardonne-lui… »
Mickaël Berreby